Dessiner dans la durée
Dessin 2002-2006, leds, timers électroniques – La Station, 2006, vue partielle et photo-temporisée *
Led => Diode électroluminescente (Light Emitting Diode)
Timer => Ici des temporisateurs de précision réglables de la microseconde à des heures
Introduction
Après la représentation du mouvement (par la photographie, le futuro-cubisme, F. Bacon, ...), des artistes ont montré un intérêt certain pour le "mouvement réel" avec l'art cinétique, en lien avec la dynamique de l'art optique.
Historiquement, j'ai estimé cette nouvelle dimension très importante et très vaste, au fond de laquelle je découvrais aussi la télé-vidéo de Nam June Paik, les concerts-performances Fluxus, les compositions de Morton Feldman, La Monte Young, le "son" et les tracés physiques de Lars Fredrikson, les espaces géométriques "in motion" de Manfred Mohr, diverses formes temporisées dans le champ visuel mais aussi par l'écoute.
Les artistes plasticiens ont intégré de plus en plus cette dimension temps. En 1993 j'ai voulu viser le strict essentiel élémentaire du dessin, sans référence au cinéma (expérimental ou pas) ni à la projection vidéo qui formaient un monde en soi, ni aux sculptures rotatives ou d'ameublement genre fontaine animée, ni aux performances chorégraphiques liées à un public spectateur. C'est à partir de l'écoute, c'est à dire du son, dont le silence est un pilier central, que j'ai trouvé moyen de dessiner dans une durée, par elle, dans l'espace-événement d'une mise en lumière(1).
In memoriam
Morton Feldman lançait des poignées de sons dans la durée (comme des matériaux dans l'espace).